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L'univers de l'Espace
Reine de Saba











Hommage à Théodore MONOD, notre ancien Président

Conférences, films, expositions en 2010


"Je dis toujours le peu qu’on peut faire, il faut le faire, le peu, le très peu qu’on peut faire. Au jeûne de Taverny, chaque année, au mois d’août, nous sommes 15 ou 20 tout au plus. Nous appelons ça un "jeûne d’interpellation", car nous pensons que peut-être nous allons éveiller une conscience, une conscience sur 55 millions, ça serait déjà bien. Une conscience ou un esprit qui réfléchit et qui découvre qu’il faut changer d’attitude."

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Programme complet, manifestations culturelles : Belleville de Bas en Haut, dont Hommage à Théodore Monod à l’Espace Reine de Saba, les 2, 3 et 4 octobre 2009. (film et conférence : réservation conseillée).

partir d’octobre de l’an 2010, soit dix ans après sa disparition, plusieurs hommages culturels seront rendus à Théodore Monod, dont un remarquable ouvrage qui rassemblera la vie de cet homme, une exposition au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris, ainsi qu’à l’Espace Reine de Saba, une exposition inédite qui relatera le travail réalisé par Théodore Monod depuis 1977 au Yémen (premier herbier, en compagnie de Jacqueline Pirenne) ainsi que la relation et le travail établis avec José-Marie Bel depuis les années 1985 ayant mené à la création d’un deuxième herbier sudarabique en 1995 (et depuis : nombreuses conférences, et deux ouvrages publiés en 1996 et 2001, le second demeure toujours disponible : voir rubrique "librairie" dans ce site).

hommage à Théodore MONOD : 22 novembre 2010 - le 22 novembre 2000, notre bon grand ami, et président d’honneur de notre comité, est parti sur l’autre rive, il y a 10 ans. Nos pensées vont vers lui, ses enfants, Valérie Morlot, famille et amis. Nous saluerons ensemble sa mémoire à partir de septembre 2010

Théodore Monod

Membre de l’Académie des Sciences.

Il est né le 9 avril 1902 à Rouen, décédé le 22 novembre 2000 à Versailles. Membre d’une “tribu maraboutique”, constituée d’une lignée de pasteurs protestants.

Parmi ses ancêtres... on compte aussi Saint-Louis.

Quelques repères :

  • 1916 : signe son premier ouvrage “relation zoologique et botanique d’un voyage dans le Midi”.
  • 1922 : assistant au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris.
  • 1925 : découvre les grands fleuves africains.
  • 1928 : effectue son service militaire comme méhariste dans le massif de l’Ahnet.
  • 1934-35 : parcourt dans tous les sens le Sahara occidental.
  • 1937 : publication de "Méharées".
  • 1940 : se consacre enfin à l’IFAN (Institut Français d’Afrique Noire).
  • 1948-53 : se consacre à des explorations sous-marines (bathyscaphe du professeur A. Piccard).
  • 1962 : commandeur du Mérite saharien.

”Affligé d’une curiosité insatiable touche-à-tout”, il exerce son activité de naturaliste à la manière des encyclopédistes du XVIII ème siècle et étudie avec passion, compétence et sérieux, tout ce qu’il rencontre dans les domaines de prédilection : Zoologie (poissons et crustacés), Botanique, Géologie, Géographie, Ethnologie et Archéologie.

Président d’honneur de nombreuses associations, Théodore Monod est de tous les combats : pour la protection de la nature et de l’environnement, contre la guerre et les essais nucléaires, bref pour plus de compréhension entre les hommes, pour le respect de la Nature, contre le totalitarisme et la bêtise... Il a plusieurs fois été présent au Festival "Étonnants Voyageurs" de Saint Malo.

Malgré son attachement quasi exclusif au Sahara et à la Mauritanie, il s’intéresse depuis longtemps à la région sudarabique. En 1977, il a constitué un herbier très complet dans la région d’Aden et les montagnes du sud (jusqu’à 1000 m d’altitude), et dans la fin des années 1980, il a développé une complicité avec José-Marie Bel, et sont retournés ensemble au Yémen en 1995, pour compléter son herbier, et poursuivre leurs recherches sur les arbres à Encens, les Dracaena. Ils avaient prévu d’aller à l’île de Socotra en janvier 2000.

Grand marcheur et méhariste, il a parcouru des milliers de kilomètres dans le monde, mais surtout dans le Sahara et dans le désert Lybique.

Il a publié de nombreux ouvrages et récemment une quinzaine de livres lui ont été consacrés et quelques reportages télévisés.

José-Marie Bel

Président du Comité français de soutien aux actions de l’UNESCO au Yémen, depuis 1991 (co-président Théodore Monod) et président de l’association "Les Amis de Rimbaud" de 1995 à 2000.

Né le 11 novembre 1951 à Briançon. Enfance dans le sud Marocain (1953-1964), puis aux Antilles à partir de 1966. Arrive en France et en Europe en septembre 1973.

Spécialiste du Yémen (et de la Corne de l’Afrique) depuis 1974. Architecte-décorateur (restaurateur de la Maison Arthur Rimbaud à Aden en 1993:1994), ethnologue et plasticien.

Auteur de plusieurs ouvrages dont “Botanique au pays de l’encens, Périple au Yémen”, avec Théodore Monod, éditions Solibel-Maisonneuve & Larose, 1996 (réédition Amyris, en juin 2001) ; “Yémen, l’art des bâtisseurs”, 1997, “Aden, port mythique au Yémen”, préfacé par Théodore Monod, 1998, "Yémen : recueil pour l’an 2000". Autres ouvrages et participation dans les années suivantes.

Il effectue de nombreuses conférences, accompagnement de voyages et expositions à travers le monde.

Passionné d’environnement et de nature, il est grand-voyageur, marcheur et marathonien, parcourant des centaines de kilomètres à pied dans tout le Yémen en remplissant des carnets de dessins et d’aquarelles. Grand ami de Théodore Monod depuis 1986. José-Marie Bel est président de l’association "Espace Reine de Saba", et parfois présent dans des écrits, sur les ondes ou à la télévision comme en mai et en septembre 2008 (des Racines et des Ailes, Voyages de légende).

Tous deux sont membres de l’association : Citoyens du Monde et de la Société de Géographie.

Extraits de textes tirés du catalogue "Simples entretiens..." de Théodore Monod en compagnie de José-Marie Bel, paru lors de l’exposition "Théodore Monod, 100 ans d’humanisme et de désert" avril-juillet 2000. (svp, en cas de récupération de ces textes, soyez aimable de bien mentionner ces références).

Théodore Monod ou la quête du savoir...

"Une fois qu’on a commencé, c’est une drogue comme une autre. Elle est moins dangereuse que l’alcool ou le tabac bien entendu, ou que le chanvre indien ou les drogues chimiques, mais c’est peut-être une drogue aussi dans une certaine mesure.

Maintenant, on peux appeler cela aussi une vocation, c’est quand même la réalisation d’une tendance innée en moi, à savoir que je n’étais heureux qu’en déplacement, mobile..., pour pouvoir circuler le plus possible, ramasser le plus possible d’échantillons, et en tirer parti pour l’avancement de la science, la science quelle qu’elle soit..."

(extrait, 1995)

Je dis souvent, il y a des choses qu’un homme bien élevé ne fera jamais ni dans une église, ni dans une synagogue, ni dans une mosquée, ni dans un désert. C’est la même idée, le respect.

Dire qu’il y a des gens qui s’ennuient sur terre, c’est incroyable, inconcevable. C’est pourtant vrai qu’il y a quantité de gens qui s’abrutissent à regarder la télévision d’état et à lire le journal bien pensant du jour.

La curiosité est la clé de mon existence et de mon activité. Je suis sans défense contre la curiosité. Oscar Wilde disait "je peux résister à tout, sauf à la tentation ". Moi je peux résister à tout, sauf aux appels de la curiosité.

Alors c’est une espérance, encore un motif d’espérer, mais on peut pas dire que dans la pratique les choses avancent beaucoup, même pas du tout, ça va de mal en pire.

A chaque fois qu’on me demandait d’aller dans un endroit qui me paraissait intéressant et me permettait d’apporter des faits nouveaux, j’ai accepté, j’ai dit oui.

Je dis toujours le peu qu’on peut faire, il faut le faire, le peu, le très peu qu’on peut faire. Au jeûne de Taverny, chaque année, au mois d’août, nous sommes 15 ou 20 tout au plus. Nous appelons ça un "jeûne d’interpellation", car nous pensons que peut-être nous allons éveiller une conscience, une conscience sur 55 millions, ça serait déjà bien. Une conscience ou un esprit qui réfléchit et qui découvre qu’il faut changer d’attitude.

Alors, espérer, on a le droit, même le devoir, on ne peut pas désespérer, on ne peut pas avouer que l’on désespère de l’avenir de l’homme, ce serait trop grave, mais il ne nous fournit pas beaucoup d’éléments de satisfaction, le pauvre diable. Il est mal parti.

Il y a une clause de conscience, dans la législation française. J’ai connu un ingénieur dans l’aviation qui avait refusé de transformer un avion civil en avion militaire, et il a été traîné devant les tribunaux et il a gagné. On n’a pas le droit d’obliger un homme à faire quelque chose qui est contraire à ses convictions personnelles. C’est bien que cet article existe, mais on ne peut pas dire qu’il soit invoqué tous les jours. Il pourrait l’être. Ce serait une révolution extraordinaire, si on avait le droit de refuser ce qui peut entraîner la mort.

La quête du savoir... Une fois qu’on a commencé, c’est une drogue comme une autre. Elle est moins dangereuse que l’alcool ou le tabac bien entendu, ou que le chanvre indien ou les drogues chimiques, mais c’est peut-être une drogue aussi dans une certaine mesure. Maintenant, on peux appeler ça aussi une vocation, c’est quand même la réalisation d’une tendance innée en moi, à savoir que je n’étais heureux qu’en déplacement, mobile, pour pouvoir circuler le plus possible, ramasser le plus possible d’échantillons, et en tirer parti pour l’avancement des sciences, de la science quelle qu’elle soit, les différentes sciences que j’ai pu toucher, il n’y en a pas un grand nombre, mais enfin il y en a quelques unes. La géologie, la botanique sont devenues très importantes pour moi, à côté de la zoologie, pour toutes ces dernières années. La géologie ça reprend... dans l’Adrar de Mauritanie.

Ca, c’est aussi peut-être une vocation. En tout cas, un tempérament, ce n’est pas le hasard. On est né comme ça, ça doit avoir des avantages et des inconvénients, mais ça dépend de ce qu’on a à faire. En ce qui me concerne j’ai le goût de la solitude. Ce goût s’accordait fort bien à la forme de circulation que j’ai menée si souvent, seul ou avec peu de gens. Maintenant les choses seraient très différentes, on voyage beaucoup en groupes ou en équipe, on se fait parachuter de la salade ou des bouteilles d’eau. C’était pas le cas autrefois. On s’en allait comme des nomades. Ce qui n’est pas la plus mauvaise façon de vivre, certes.

Enfin, il y a aussi d’autres phrases marquantes dont celles-ci :

Un musulman pieux de Mauritanie avait voulu me convertir à l’Islam. Il m’avait dit "vous êtes un homme de foi, vous devriez nous rejoindre". Je lui ai répondu : "Ecoutez, pour moi il y a une montagne unique, une seule montagne, que nous gravissons les uns et les autres, qui que nous soyons, par des sentiers différents, avec l’espoir bien entendu, de nous retrouver les uns et les autres, si différents que nous soyons, au sommet dans la lumière au dessus des nuages".


Ces propos sont dit par Théodore Monod a la fin du film "Le vieil Homme et la fleur" réalisé lors de leur expédition au Yémen, en 1995, et présenté sur plusieurs chaînes de télévision (Arte, T.V. Suisse Romande, Canal +, Planête).

Certains de ces entretiens, plus bien d’autres, inédits, sont consignés dans l’ouvrage "Botanique au pays de l’Encens. Exploration naturaliste au Yémen. José-Marie Bel en compagnie de Théodore Monod. Nouvelle édition, juin 2001 Éditions Amyris (Bruxelles, distribution en France : Edisciences), disponible à la Maison du Yémen et en librairie. Photos empruntées du site "Label France"

Documents joints

  • Monodiella (RTF - 4.9 Mo)
    article sur T. Monod et la monodiela, par P. BRUNEAU de MIRE, réflexion autour d’un emblème.
  • Document (PDF - 263.8 ko)
    communiqué lié à Théodore Monod
  • Document (PDF - 263.8 ko)
    Programme complet, manifestations culturelles : Belleville de Bas en Haut, dont Hommage à Théodore Monod à l’Espace Reine de Saba, les 2, 3 et 4 octobre 2009. (film et conférence : réservation conseillée).

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