Accueil [fr] | [fr] | [fr]
L'univers de l'Espace
Reine de Saba












Arthur RIMBAUD : rapport sur l’Ogadine


En réponse aux nombreux mécontents depuis la découverte de la fameuse photo d’Aden (cf avril 2010), saviez-vous que ?
- Rimbaud n’a jamais fait commerce d’esclave !
- à fait une fois commerce d’arme pour Ménélik,...
- a monté une expédition en compagnie de Jules Borelli (grand explorateur), ... a rédigé un rapport publié dans "le Bosphore égyptien", puis à la SdG à Paris,... rapport qui est à l’origine du tracé de la voie de chemin de fer : Djibouti-Addis... ect... et à suivre

RIMBAUD (Arthur)‎ : Rapport sur l’Ogadine‎

Zip - 125.2 ko

Un libraire de Caen met en vente ce numéro... entre 5 et 6000 euros ! en mai 2010... Plus on est de fous ! A quand la surenchère rimbaldienne...

‎ In Revue de la Société géographique de Paris, bulletin n°3, février 1884. 1 vol., demi toile verte, dos lisse, titre doré, filets et fleurons dorés (reliure de l’époque). ‎

‎Edition originale et seule publiée du texte de Rimbaud sur l’Ogadine.1880. Rimbaud gagne Aden en août. Il trouve un emploi à la maison Viannay, Mazeran, Bardey et Cie, spécialisée dans le commerce des peaux et du café. Une succursale est créee à Harar : Rimbaud accepte de s’en charger, il y arrive le 13 décembre après avoir traversé à cheval le désert somali. De ses souvenirs du temps passé dans « une armoire à étudier des langues orientales » et à la promesse de 1879 de « couper l’herbe sous les pieds de Mgr Taurin-Cahagne », (au sujet duquel il avait appris qu’il préparait un livre sur les pays Gallas), Rimbaud demande dans plusieurs lettres (à sa famille ou à Ernest Delahaye) qu’on lui envoieplusieurs objets et ouvrages : son Dictionnaire arabe et ses « cahiers arabes » laissés chez ses parents à Roche ; le Manuel du Voyageur par Kaltbrünner, l’Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1882 ; une collection minéralogique ; un sextant ; une boussole de reconnaissance Cravet ; un baromètre ; un cordeau d’arpenteur en chanvre ; une lunette d’état-major ; un théodolite ; la carte de l’Institut géographique de Péterman ; un Traité de Topographie ; un Traité de Géologie et Minéralogie pratiques ; un graphomètre ; une traduction française du Coran « avec le texte arabe en regard, s’il en existe ainsi » ; un Dictionnaire de la langue amhara « avec la prononciation en caractères latins », etc. La précision de ces commandes témoigne du sérieux avec lequel il envisageait le travail et par ailleurs de l’originalité novatrice dans la recherche qu’il entendait entreprendre. L’enthousiasme est palpable, car, sans doute pour la première fois depuis son arrivée en Harar, l’ennui le ronge moins :« ... j’ai besoin de faire acheter quelques instruments de précision. car je vais faire un ouvrage pour la Société de Géographie, avec des cartes et des gravures, sur le Harar et les pays Gallas. Je fais venir en ce moment de Lyon un appareil photographique ; je le transporterai au Harar, et je rapporterai des vues de ces régions inconnues. C’est une très bonne affaire. Il me faut aussi des instruments pour faire des levés topographiques et prendre des lattitudes. Quand ce travail sera terminé et aura été reçu à la Société de géographie, je pourrai peut-être obtenir des fonds d’elle pour d’autres voyages. La chose est très facile. » (in lettre à sa famille, 18 janvier 1882) ; « ... Je suis pour composer un ouvrage sur le Harar et les Gallas que j’ai explorés, et le soumettre à la Société de Géographie (...) je te serai infiniment reconnaissant de me faire ces achats en t’aidant de quelqu’un d’expert, par exemple d’un professeur de mathématiques de ta connaissance, et tu t’adressera au meilleur fabricant de Paris (...) et les livres suivants (...) Fais la facture du tout, joins-y tes frais, et paie-toi sur mes fonds déposés chez Madame Rimbaud, à Roche (...) Tu ne t’imagines pas quel service tu me rends. Je pourrai achever cet ouvrage et travailler ensuite aux frais de la Société de Géographie. Je n’ai pas peur de dépenser quelques milliers de francs, qui me seront largement revalus. » (in lettre à Delahaye, datée du même jour).L’ouvrage annoncé dans ces lettres deviendra le Rapport sur l’Ogadine (aujourd’hui Ogaden ; elle se trouve au sud-est de l’Ethiopie, entourée du nord au sud par la Somalie ; la ville de Harar est au nord-est de cette région) : Il contient des notes mises en forme sur les coutumes des populations de l’Ogaden (mariages, fêtes, répartition des tâches entre hommes et femmes, méthodes de chasse, description des armes...), établit sur une plan classique : géographie physique, géographie humaine, faune et végétation, histoire et actualité politiques et économiques. C’est davantage un rapport de mission de reconnaissance en territoire étranger, dans l’évidente intention d’approfondir le sujet, qu’une véritable étude. Une esquisse que Rimbaud souhaite développer : exit toute poésie, il s’exprime à la première personne du pluriel, met les formes et veut prouver ses compétences. Le rapport est envoyé par Alfred Baradey, patron de Rimbaud au Harar, à la Société de Géographie de Paris, dont il était membre, et est publié en 1884. L’unique autre publication connue de Rimbaud date de 1887, à partir des notes qu’il a prise au cours de son expédition en Abyssinie et au Harar : Voyage en Abyssinie et au Harar, qui est publié dans le quotidien du Caire Bosphore Egyptien ; c’est un article de presse d’une page qui rend compte des problèmes politiques des régions concernées, notamment l’attitude des souverains locaux vis-à-vis des puissances étrangères, notamment la France et l’Angleterre, qui préparaient leurs empires coloniaux. D’autres articles, tous aujourd’hui perdus, seront envoyés : « au Temps, au Figaro , etc. J’ai l’intention d’envoyer aussi au Courrier des Ardennes , quelques récits intéressants de mes voyages dans l’Afrique orientale. Je crois que cela ne peut pas me faire du tort. » (lettre à sa famille, 15 décembre 1887). Mais les retours tant attendus sont négatifs : outre le souci permanent de gagner sa vie qui l’empêche de poursuivre son grand projet de livre, la réponse de la Société de Géographie de Paris, dont il espérait un financement, est décourageante : « Monsieur, en réponse à votre lettre du 26 août, la Société de Géographie me charge de vous informer qu’il ne lui est pas possible, quant à présent, de répondre favorablement au désir que vous exprimez [...] Il est à craindre que - votre voyage n’intéressant pas directement un pays français, la politique française, - la somme demandée dans votre lettre ne paraisse trop élevée. En tout cas, vous feriez bien de rédiger les notes ou les souvenirs que vous avez recueillis sur les races bédouines ou agricoles, leurs routes et la topographie de leurs régions. » (M. Maunoir, secrétaire de la Société de Géographie de Paris,). La dernière chance pour Rimbaud de recoller à l’écrit s’écroule alors. L’année suivante, il renonce à une seconde expédition pour l’ouest. Il s’installe à d’Aden où César Tian lui offre un poste de représentation à Harar. Pendant trois ans, Rimbaud importe, exporte, mène ses caravanes à la côte. L’ennui le ronge, il n’a pour relations que la petite poignée d’Européens fixés ou de passage dans le pays. Il refusera jusqu’à sa mort en 1891 tout contact littéraire, ou simplement ayant trait à quelque étude que ce soit. Document d’une insigne rareté. Pas cité dans Carteret, Clouzot, Vicaire.‎ (références du libraire de Caen)

Autre texte : Edition originale et seule parue au XIXème siècle.

Officiellement employé par une société de commerce, Rimbaud arrive dans la ville d’Harar, située au nord-est de l’Ogadine, le 13 décembre 1880. Décidé à écrire un ouvrage sur le pays des Gallas, il adresse plusieurs lettres à sa famille et à son ami Ernest Delahaye leur demandant nombre d’objets et d’ouvrages relatifs à ses recherches, dressant une liste impressionnante et précise qui témoigne du sérieux et du caractère scientifique de son projet. L’ouvrage annoncé dans ses lettres deviendra le Rapport sur l’Ogadine, région du sud-est de l’Éthiopie. Attentif à prouver ses compétences et donner un caractère rigoureux à la forme, Rimbaud parle ici à la première personne du pluriel : bien sûr, exit toute poésie. Déjà, il fait des projets et espère : « […] Quand ce travail sera terminé et aura été reçu à la Société de Géographie, je pourrai peut-être obtenir des fonds d’elle pour d’autres voyages. La chose est très facile. » Envoyé par Alfred Baradey, son patron au Harar, à la Société de Géographie de Paris, dont il était membre, le texte sera publié en 1884. Mais la « chose [ne sera pas] très facile » et les fonds que le poète escomptait ou la source qu’il lorgnait se tarit plus vite que prévu : « Monsieur, en réponse à votre lettre du 26 août, la Société de Géographie me charge de vous informer qu’il ne lui est pas possible, quant à présent, de répondre favorablement au désir que vous exprimez […].Il est à craindre que votre voyage n’intéressant pas directement un pays français, la politique française, – la somme demandée dans votre lettre ne paraisse trop élevée. » (M.C. Maunoir, secrétaire de la Société de Géographie). Ce Rapport reste donc la seule publication de l’auteur à la Société de Géographie, son Voyage en Abyssinie et au Harar, n’ayant été de son vivant publié qu’en revue, dans le quotidien du Caire, Le Bosphore Égyptien, en 1887. Installé à Aden, Rimbaud importe, exporte, mène ses caravanes à la côte. L’ennui le ronge, il n’a pour relations que la petite poignée d’Européens fixés ou de passage dans le pays. Il refusera jusqu’à sa mort, en 1891, tout contact littéraire, ou simplement ayant trait à quelque étude que ce soit.

Document d’une insigne rareté, témoignage de l’activité de Rimbaud à Aden, récemment remis en lumière par la découverte d’une photographie de Rimbaud à l’âge adulte. Nous sommes alors en présence du texte parfaitement contemporain de la photographie.

Documents joints

Espace Reine de Saba - 30 rue Pradier - 75019 Paris - Tél / Fax : 01 43 57 93 92 - Contact