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L'univers de l'Espace
Reine de Saba













ETHIOPIE... à découvrir (mise à jour le 30 janvier 2012)


L’Éthiopie compte autant de langues que d’ethnies : plus de 80, sans parler des innombrables variétés linguistiques (plus de 200 dialectes). Incontestablement... c’est un des plus beaux et passionnants pays du monde !

Lire sur notre site : divers articles sur l’Ethiopie, et sur notre forum (participation active). N’hésitez pas à nous contacter. Intéressez-vous à ce pays fabuleux, à son peuple, à son histoire. Ne soyez-pas inactif, même sur le net... merci de votre intérêt.

Note le 30 janvier 2012 : quoi qu’on dise (ou imagine, c’est pire) : VOUS pouvez aller en Ethiopie en toute sécurité (ou presque...). Nous déconseillons cependant, et ce n’est pas nouveau, d’aller chatouiller les Afars, peuple "libertaire", fier, armé, qui n’aime pas les touristes et les photographes béats... (c/f : récent problème en janvier 12)...

Nos commentaires : Séjourner en Ethiopie peut faire partie des très grands moments de la vie. Ce vaste pays demande du temps (pour les voyageurs solitaires) ou une bonne organisation pour un voyage en groupe. Pas moins de 15 jours... pour parcourir une partie du pays. Sinon, il faut prévoir un mois ou plus. Attention : le pays est sûr, mais on ne va pas dans l’Ogaden, certaines régions du sud, de l’Ouest et l’Est. Les tarifs aériens ont beaucoup augmenté ! Mise à jour en mai 2010 : Comme dans le monde, le pays vit des évolutions considérables (mais pas partout...). Alors que des projets de constructions et des grands immeubles se poursuivent surtout à Addis (Hôtels dont Accor à la place Maskal), et plusieurs villes du pays (Mékélé, Axum, Gondar, Harar, le sud... etc), la vie quodienne de nombreux Ethiopiens et toujours traditionnelle, affligeante et éprouvante (surtout pour les femmes chargées de fardeaux quoditiens... hélas). Des 4 x 4 rutilants, téléphones portables, etc... le contraste est frappant : les coupures de courant sont fréquentes, internet et le téléphone fonctionnent mal... Comme partout, les prix augmentent. L’alimentation est souvent précaire (crise oblige), on ne trouve pas de lait, de beurre, ni de fromage, les restaurants offrent des cartes limitées... MAIS ce pays demeure toujours passionnant et la beauté du pays et des ses habitants compensent les aléas divers. Visitez le ! avec respect et considération (évitez de prendre trop de photos avec exagération et indécence).


PRESENTATION GENERALE :

Statut : République fédérale et démocratique d’Ethiopie

Système politique : république fédérale formée de huit États.

Etats les plus peuplés : Oromia (25,1 millions), l’Amhara (18,5 millions) et l’État méridional (13,9 millions).

Superficie : 1 221 000 km2 (autre source ? 1 133 380 km2), soit deux fois la France.

Population : 80 millions d’habitants estimés en 2009, (74 millions d’habitants, estimation 2005).

Densité : 51,50 habitants/km

Capitale : Addis-Abéba ; Environ 5 millions en 2009 (2,8 millions d’habitants en 2005).

Groupes ethniques principaux : amharique (29,0 %), oromo (28,5 %), somali (5,3 %), tigrina (5,3 %), gurage (3,1 %), sidamo (3,1 %), gamao-gofa-dawro (2,0 %), wolaytta (2,0 %), afar (1,6 %), adiya (1,5 %), gedeo (1,0 %), kambatta (1,0 %), kaficho (0,9 %), bench (0,2 %), etc.

Langue officielle : Amharique

Langues parlées : Amharique, Galligna, Tigrinya, Oromo, Welamo, Somali (80 ethnies, 200 langues vernaculaires).

Religions : Christianisme (45/48%) , Islam (40%), Judaïsme (non défini), et annimisme.( 10%, parmi certaines ethnies semi-nomades du sud et du sud-ouest du pays).

Pays limitrophes : Soudan, Erythrée , Djibouti, Somaliland, Somalie, Kenya.

Point culminant : Ras Dashen Terara 4 620 m. Plusieurs monts dépassant les 4000 mètres d’altitude.

Géographie : cet immense pays possède des régions très variées, allant de la vallée du Rift, sèche et parfois désertique, au hauts plateaux montagneux et verdoyants, jusqu’aux régions des lacs au sud d’Addis Abeba.

Tourisme : ce pays reste encore à l’écart des voyageurs, cependant il reste très prisé des connaissseurs.

Autre commentaire : Depuis les années 1995, de nombreuses agences programment des voyages notamment à l’occasion des fêtes (Timkat, Épiphanie en janvier), Pâques (mai) et La Croix (septembre). On peut visiter ce pays magnifique et très accueillant en toute saison. Pour plus d’informations : se reporter à d’autres rubriques sur notre site.

ECONOMIE

Monnaie : le birr éthiopien (ETB).

PNB (1998) : 6,1 milliards de $.

PNB/habitant : 100 $ (un des plus bas d’Afrique).

Budget (1996-1997) : recettes, 6,9 milliards de ETB ; dépenses, 15 milliards de ETB.

Dette extérieure (1997) : 10,1 milliards de $.

Importations (est. 1998) : 1,3 milliard de $ (dont véhicules automobiles, produits pétroliers, produits alimentaires).

Exportations (est. 1998) : 550 millions (dont 2/3 de café, cuirs et peaux, légumes secs).

Agriculture : 55 % du PIB en 1997.

Productions (1998) : 1,7 million de t. de canne à sucre, 2,5 millions de t. de maïs,

2 millions de t. de tef (variété de millet), 1,5 million de t. de sorgho, 1,5 million de t. d’orge,

1,8 million de t. de blé, 1 million de t. de légumes secs, 204 000 t. de café (2ème rang continental derrière la Côte d’Ivoire 1ère culture d’exportation), 45 500 t. de coton-graine, 420 000 t. de légumes frais, 118 000 t. de fruits frais, ensète.

Cheptel : 30 millions de bovins (2ème rang en Afrique), 21,9 millions d’ovins,

17 millions de caprins, 5,2 millions d’asins (1er rang en Afrique, 2ème du monde),

2,8 millions de chevaux (1er rang en Afrique), 1 million de camélidés.

Mines et industries : 7 % du PIB en 1997.

Ressources minières peu exploitées : gaz naturel (24 millions de t. estimés), or, platine, amiante, nickel, phosphate, potasse ; grand potentiel hydroélectrique.

Exploitation de l’ or (1,3 t. en 1996) et du sel.

Industries agroalimentaires (196 000 t. de sucre, 15 300 t. d’huile d’arachide, 3 500 t. d’huile de coton en 1998), égrenage du coton (15 000 t. de fibres de coton), industrie textile, travail du cuir, cimenterie, industrie chimique.

Électricité (1996) : 1,3 milliard de kWh.

Tourisme : 125 000 visiteurs ont rapporté 45 millions de $ en 2003. Taux égal en 2009.

Communications :

  • Aéroport international d’Addis Abeba (nouvelle aérogare de Bolé inauguré en janvier 2000) et une quinzaine d’aéroports secondaires très bien réalisés.
  • 680 km de chemin de fer (sur la ligne Addis Abeba - Djibouti), plus ou moins en activité. En 2009 : seul le réseau Dibouti - Dire Dawa fonctionne (avec plusieurs améliorations avec la collaboration de l’Europe, dont l’Italie et la Russie/Personnel Ouzbek à Dire Dawa, en mai 2009).
  • 28 000 km de routes et pistes dont 5 000 km bitumés. De nombreuses routes asphaltées sont terminées (ou en voie) en 2009, dont la "route chinoise" (nom assez stupide, car elle est surtout réalisée par les Ethiopiens) entre Mékélé et Addis Abeba.

HISTOIRE

L’Éthiopie est aujourd’hui une fédération dont les États ont acquis une grande autonomie, avec chacun une assemblée et une administration propre. Le nom de Éthiopie (anciennement Abyssinie) proviendrait d’un mot grec Æthiops (latin : Aethiopia) signifiant « pays des visages brûlés » (par allusion à la peau noire des Africains), probablement une traduction du sémitique ancien Habesha (qui a donné Abyssinie). Ce terme d’Abyssinie désignait alors plusieurs régions d’Afrique, dont la Nubie, le Soudan, le désert de Lybie et l’actuelle Éthiopie. Toutefois, l’origine du mot Abyssinie n’est pas clairement établie : il pourrait s’agir d’un mot d’origine arabe signifiant « mélangé » et désignant la multiplicité ethnique du pays ou d’un mot désignant une ancienne tribu éthiopienne.

L’Éthiopie est considérée comme l’un des berceaux de l’humanité, et jusqu’à ces dernières années (découvertes d’humanoïdes en Lybie vieux de 5 à 8 millions d’années), « Le Berceau de l’Humanité » . C’est en effet dans la vallée de l’Awach que l’un des plus anciens hominidés, Lucy, âgé 3,2 millions d’années, fut découvert.

  • Premier millénaire avant J.-C. : Des immigrants arabes du royaume de Saba traversent la mer Rouge et se mêlent avec les populations chamitiques des hauts plateaux du Tigré. Le métissage entre les deux peuples constitue la base de la population chamito-sémitique actuelle.
  • 325 : Fondation du royaume d’Aksoum qui est gouverné par la dynastie salomonide, dont les représentants affirment descendre du roi Salomon et de la reine de Saba.
  • IVème siècle : Conversion d’Aksoum au christianisme. Le royaume prospère pendant plusieurs siècles.
  • A partir du VIIème siècle : Le royaume chrétien d’Aksoum, isolé par l’expansion de l’islam, décline, et les salomonides en perdent peu à peu le contrôle.

Premières années du Xème siècle : les salomonides sont renversés et remplacés par la dynastie Zagoué, issue d’une région du plateau central.

  • Seconde moitié du XIIIème siècle : Les salomonides parviennent graduellement à rétablir leur autorité sur une grande partie de l’Éthiopie, mais les musulmans gardent le contrôle de la zone côtière et du Sud-est.
  • XVème siècle : Sous le règne de Zara Yacoub, l’administration de l’Église d’Éthiopie, divisée en plusieurs factions, est réformée et les doctrines religieuses codifiées. C’est vers cette époque que naît un système politique qui durera jusqu’au milieu du XXème siècle, caractérisé par une monarchie absolue avec, à sa tête, un roi qui se proclame empereur "négus", ou le « Roi des Rois ».

INFLUENCE EUROPÉENNE

  • 1527 : Lorsque des musulmans venus d’Harar envahissent l’Éthiopie, le négus demande l’aide des Portugais. Après le passage du Cap de Bonne Espérance en 1498, par Albuquerque et Vasco de Gama, les Portugais s’implante solidement dans la région, des côtes du Mozambique à l’île de Socotra, les Indes et jusqu’à Macao. C’est ainsi que les Portugais aidèrent les Ethiopiens à maintenir leur régime chrétien contre les musulmans envahisseurs.
  • 1542 : Les musulmans sont vaincus. L’appel du négus est suivi de tentatives de catholicisation de l’Éthiopie par les missionnaires jésuites : elles provoquent des troubles politiques et sociaux chez les coptes pour lesquels la foi monophysite est indissociable de l’identité éthiopienne.
  • XVIIème siècle : Renaissance artistique de la culture éthiopienne, qui se trouve exposée aux influences de l’Europe occidentale et du monde musulman, notamment sous le règne de Yasous (1682-1706). A la mort de ce dernier, l’Éthiopie connaît une longue période de confusion dynastique et de déclin, durant laquelle le pays se morcelle. La seule force d’unification durant cette période est l’Église d’Éthiopie.
  • Décennie 1870 : Le principal ennemi extérieur de l’empire est l’Egypte.
  • 1875 : le khédive Ismaïl Pacha étend la protection égyptienne au souverain musulman de Harar et lance une attaque contre l’Éthiopie. Le négus Ménélik II, qui établit sa capitale à Addis-Abeba, restaure la grandeur des salomonides en réunifiant le royaume éthiopien.
  • 1869 : Avec l’ouverture du canal de Suez, la côte de la mer Rouge est livrée à la convoitise des puissances européennes, l’Italie, la France et la Grande-Bretagne, soucieuses de contrôler le bon passage de leurs navires. Implantation de divers port occidentaux dans la région : Aden (Grande-Bretagne en 1829), Obock (France, à la même époque), Massawa (Italie, vers 1860), Zeïla (Grande-Bretagne vers 1860).
  • 1872 : L’Italie s’empare du port d’Assab.
  • 1885 : L’Italie s’empare du port de Massaoua.
  • 1889 : Ménélik II signe avec les Italiens le traité d’Ucciali, en théorie un traité d’amitié et de coopération, mais dont la version italienne diffère de la version amharique. Les Italiens revendiquent ainsi le protectorat sur tout le territoire éthiopien.
  • 1895 : La guerre éclate entre les deux pays et les forces italiennes sont vaincues à Adoua l’année suivante. L’Italie doit reconnaître l’indépendance de l’Éthiopie et les frontières telles qu’elles résultent de l’expansion de Ménélik - elles correspondent aux frontières actuelles.

Le règne d’Haïlé Sélassié

Le successeur de Ménélik, Tafari Makonnen, est désigné comme héritier et lui succède sur le trône sous le nom d’Haïlé Sélassié 1er.

  • 1931 : Il dote l’Éthiopie de sa première Constitution. L’arrivée au pouvoir, à Rome, de Benito Mussolini, réveille les ambitions italiennes.
  • Octobre 1935 : Les troupes du Duce envahissent l’Éthiopie. Malgré les protestations de la Société des Nations (SDN), Addis-Abeba tombe aux mains des envahisseurs.
  • Mai 1936 : Mussolini proclame empereur d’Éthiopie le roi d’Italie, Victor Emmanuel III. Haïlé Sélassié doit fuir le pays et s’exile à Londres.
  • 1941 : Haïlé Sélassié retrouve son trône avec l’aide des Britanniques.
  • Fin de la Seconde Guerre mondiale : Les Nations Unies prennent en charge le dossier des anciennes colonies italiennes.
  • 1952 : Les Nations Unies optent pour la fédération de l’Érythrée et de l’Éthiopie.
  • 1962 : Haïlé Sélassié met un terme à l’autonomie de l’Érythrée qui devient une province éthiopienne. Il s’ensuit la création d’un mouvement de résistance national, le Front de libération érythréenne (FLE), qui participe au renversement du régime éthiopien, trente ans plus tard, et obtenir l’indépendance de l’Érythrée.
  • Années 1960 : Haïlé Sélassié qui règne autoritairement malgré quelques timides efforts de libéralisation, s’intéresse de plus en plus aux affaires étrangères.
  • 1963 : Il joue un rôle de premier plan dans la formation de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), dont le secrétariat est établi à Addis-Abeba. Cependant, cette décennie marque aussi le début des conflits avec la Somalie autour de la province de l’Ogaden, et avec le Soudan accusé par l’Éthiopie de soutenir le mouvement des indépendantistes érythréens. Néanmoins, Haïlé Sélassié néglige les problèmes intérieurs de l’Éthiopie : inégalités, sous-développement, famines.
  • 1974 : Renversement d’Haïlé Sélassié.

Le régime du DERG et de Mengistu : Une terrible dictature

  • Février 1974 : Importantes manifestations.
  • Septembre 1974 : Destitution d’Haïlé Sélassié puis constitution d’une junte militaire, le "Derg" avec son slogan « ETHIOPIA TIKDEM », Ethiopie d’abord, dont les premières mesures sont la nationalisation de l’économie et l’abolition de la monarchie.
  • 1975 : Le lieutenant-colonel Mengistu Haïlé Mariam s’affirme comme la principale figure politique du pays.
  • 1977 : La province de l’Ogaden fait sécession. Le conflit s’internationalise avec le soutien apporté par la Somalie aux rebelles et l’appui accordé par Cuba et l’URSS au gouvernement éthiopien. Le régime est, dans le même temps, engagé dans des opérations militaires en Érythrée, au Tigré et dans le pays oromo, au sud-ouest.
  • 1984-1985 : Une terrible famine ravagea le nord-ouest du pays.

Changements important et chute de la dictature du Derg :

Début des années 1990 : L’effondrement du bloc soviétique et, par voie de conséquence, la fin de l’aide en provenance des pays de l’Est affaiblissent considérablement le régime de Mengistu.

  • 1990 : Deux mouvements rebelles alliés, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPÉ, ancien Front de libération du peuple du Tigré, restructuré et rebaptisé), et le Front de libération du peuple érythréen, FLPÉ, séparatiste, prennent le contrôle des provinces du Nord. Le FDRPÉ entre dans Addis-Abeba sans rencontrer d’opposition et installe un gouvernement national intérimaire. Sous la présidence de Mélès Zenawi, le nouveau gouvernement doit entreprendre la lourde tâche de reconstruire la nation. De son côté, le FLPÉ établit un gouvernement provisoire en Érythrée, que le nouveau gouvernement éthiopien a reconnue comme indépendante. La guérilla se poursuit cependant dans le pays oromo et l’Ogaden.

Depuis la chute de la dictature, la nouvelle Éthiopie essaie d’exorciser son passé. L’extradition de Mengistu, réfugié au Zimbabwe où il demeure depuis des jours paisibles…, a été refusée par le gouvernement de Robert Mugabe.

  • 1995 : Plus de 1 800 procès contre des responsables d’assassinats politiques (vraisemblablement entre 20 000 et 30 000 de 1974 à 1991) sont en cours. Sur le plan régional, les relations se sont tendues avec le Soudan les forces sudistes bénéficiant de la bienveillance tacite de l’armée éthiopienne. Les relations avec Djibouti sont normalisées, ce qui prive les opposants afars au régime djiboutien d’un sanctuaire.
  • Avril 1995 : Un accord est signé avec l’Érythrée faisant des deux pays une zone de libre-échange. L’économie se porte mieux, les recettes de l’État sont toujours tributaires du café (50 %).
  • 1997 : Les récoltes de tef (une variété de mil qui est à la base de l’alimentation en faisant quotidiennement des galettes d’Injéra) sont excellentes.
  • Mai-juin 1998 : Un conflit armé, déclenché notamment par la création d’une nouvelle monnaie érythréenne, éclate entre les deux pays, l’Érythrée occupe des territoires éthiopiens qu’elle revendique sur la base de frontières délimitées à l’époque coloniale. L’Erythrée doit se retirer de la région de Badmé où l’Éthiopie remporte une victoire militaire. Les diverses tentatives de médiation échouent, et les belligérants tentent d’impliquer les clans somaliens, eux-mêmes en conflit, dans leurs querelles. Cependant les deux pays tentent de s’accorder sur un nouveau plan de paix proposé par l’Organisation de l’Union Africaine (OUA).
  • 16 Juin 2000 : Les combats entre l’Érythrée et l’Ethiopie ont totalement cessé quand le secrétaire général de l’OUA, Salim Ahmed Salim, quitte Addis Abeba pour Alger, où il doit assister à la signature de l’accord de cessation des hostilités. L’accord prévoit le déploiement d’une mission de paix des Nations Unies, sous l’égide de l’OUA sur une "zone de sécurité", située à 25 km à l’intérieur du territoire érythréen. Après Alger, une nouvelle phase de négociations s’ouvrira pour régler le principal contentieux entre les deux États : la délimitation de leur frontière commune. La paix revenu, la situation des personnes déplacées pendant le conflit reste dramatique, surtout dans l’ouest de l’Érythrée.
  • Mai 2005 : les élections générales législatives ont lieu en Ethiopie, entraînant en juillet dans les grandes villes des émeutes graves pendant quelques jours, mais ne remettant pas en cause le processus. Le résultat des élections est enfin donné en septembre 2005 : EPRDF (Ethiopian People’s Revolutinary Democratic Front) : 327 sièges ; CUD (Coalition for Unity and Democracy) : 109 ; UEDF-MEDHIN (Union démocratique) : 52 ; SPDP (somalie) : 23 ; OFDM (Oromo) : 11 ; etc…

La situation en 2005 reste stationnaire et tendue. Les troupes de l’ONU stationnées le long de la frontière, fort coûteuses (c.f. Journal les Nouvelles d’Addis) ne peuvent rester éternellement.

AUTRES SUJETS

GROUPES ETHNIQUES

L’Éthiopie constitue une mosaïque de plus de 80 ethnies. Les Oromo (appelés aussi Galla) sont les plus nombreux (env. 40 %) suivis des Amhara et des Tigréens (32 %). Les autres groupes ethniques numériquement importants sont les Sidamo (9 %), les Ari ou Shankella (6 %), les Somali (6 %), les Afar (4 %) appelés aussi Danakil et les Gurage (2 %).

LANGUES

L’Éthiopie compte autant de langues que d’ethnies : plus de 80, sans parler des innombrables variétés linguistiques (plus de 200 dialectes). Toutes les langues parlées en Éthiopie appartiennent à deux familles : la famille chamito-sémitique (ou afro-asiatique) et la famille nilo-saharienne.

Même si l’amharique est une langue minoritaire (30 %), il constitue la langue officielle et administrative du pays. Le gouvernement fédéral l’utilise comme langue de travail. L’amharique sert également de langue véhiculaire entre les différentes ethnies du centre du pays. On estime que l’amharique est parlé par autant de locuteurs comme langue seconde, ce qui fait que 60 % de la population peut s’exprimer d’une manière ou d’une autre dans cette langue. Dans le nord de l’Éthiopie, c’est le tigrina qui sert de langue véhiculaire, mais c’est l’oromo qui exerce cette fonction dans le Sud. Bref, l’amharique, le tigrina et l’oromo sont les trois langues véhiculaires nationales de l’Éthiopie.

AUTRE LANGUES : L’anglais est la langue administrative avec l’amharique, mais il est surtout pratiqué dans les centres urbains, notamment dans les hôtels et les lieux touristiques ; l’Éthiopien moyen baragouine plus l’anglais qu’il ne le parle. Il en est ainsi de l’italien, encore parlé par les plus âgés. Certaines personnes parlent également le russe ou l’espagnol, un vestige des conseillers soviétiques et cubains. Enfin, le français est connu des employés du chemin de fer éthiopien (et djiboutien), pour ce qu’il en reste (à Dire Dawa, Harar et à Addis).

De plus, l’arabe est une langue enseignée dans les écoles coraniques aux Éthiopiens de religion musulmane.

ALPHABETS :

L’amharique et le tigrina utilisent l’alphabet guèze (langue liturgique de l’Église orthodoxe éthiopienne), mais la plupart des autres langues ont recours à l’alphabet latin, tandis que l’arabe emploie l’alphabet arabe. L’alphabet guèze est assez particulier en plus d’être unique à l’Éthiopie (et à l’Érythrée) : il compte 33 lettres, dont chacune réfère à sept caractères, ce qui fait un total de 231 caractères. Les premiers écrits en guèze (IIIe ou IVe siècle) utilisaient un alphabet d’origine sud-sémitique composé uniquement de consonnes. Dans des inscriptions plus tardives datant du Ve siècle, un système de notation des voyelles fut introduit ; les sons des voyelles était indiqués par des traits longs ou brefs ou par l’ajout d’un signe diacritique.

RELIGIONS

Près de la moitié de la population est de religion chrétienne orthodoxe ou copte. C’est le christianisme qui prédomine dans le nord du pays. L’Église d’Éthiopie, rattachée à l’Église copte d’Égypte (Siège à Alexandrie), était Église d’État jusqu’en 1974. L’orthodoxie éthiopienne se caractérise par une forte tradition monastique et, jusqu’à la révolution marxiste, le clergé était présent dans pratiquement toutes les villes du pays. Sa vision des valeurs chrétiennes est mêlée à des croyances traditionnelles africaines qui intègrent les esprits et les démons, tandis que les offices religieux accordent volontiers une place à la danse, à l’astrologie et à la divination. La répartition des croyances répond en partie à des critères linguistiques et géographiques. Les Éthiopiens parlant le tigrina ou l’amharique sont chrétiens à 90 % et ceux de langue sidamo à 60 %.

Quant à l’islam il est pratiqué par environ 40 % de la population, principalement dans les régions isolées du Sud et les régions de l’Est. L’islam a pénétré dans le pays lors des conquêtes territoriales du VIIe siècle. Au cours de l’occupation italienne (1935-1941), la cour de justice islamique, la Charia, devint officielle à Addis-Abeba et dans le Wollo. En 1960, sous la pression musulmane, le gouvernement de Haïlé Sélassié reconnut l’existence de la Charia qui concernait un nombre grandissant de croyants. Depuis quelques années l’islam est très dynamique dans divers régions du pays (écoles, dispensaires, mosquées,…).

Quelque 10 % des Éthiopiens sont animistes, notamment parmi certaines ethnies semi-nomades du sud et du sud-ouest du pays.

Il existait, jusqu’au milieu des années 1980, une petite minorité de juifs éthiopiens dans la province de Gondar, les falashas (appelés aussi juifs d’Abyssinie). Cette minorité religieuse fut persécutée par les autorités éthiopiennes durant plusieurs siècles. Leur nom vient d’un ancien mot guèze (racine du mot falacha) signifiant « exilés », « émigrés » ou « étrangers ». Il désigne notamment une partie de l’ethnie des Agoués, qui vivait sur le haut plateau abyssin avant l’arrivée des fondateurs du royaume d’Aksoum ; les anciens Agoués étaient animistes, mais une partie d’entre eux adopta le judaïsme, sans doute aux environs de l’ère chrétienne. Lorsque vers 320 l’Église d’Éthiopie devint Église d’État, les Agoués juifs se séparèrent des Agoués chrétiens et créèrent leur propre royaume. L’État falacha resta indépendant jusqu’en 1616, date à laquelle il fut intégré à l’Empire abyssin. Ce fut le dernier État juif de l’histoire avant la création d’Israël en 1948. Privés de leurs terres, victimes de l’antisémitisme, les falachas devinrent la communauté la plus pauvre d’Éthiopie. Au XVIe siècle, leur nombre était estimée à 500 000, mais diminua à 70 000 vers 1860 et à moins de 30 000 au milieu du XXe siècle. Une bonne partie de la communauté falacha émigra en Israël en 1984-1985, alors qu’un pont aérien avait été organisé pour faciliter leur transport vers Israël. Il resterait aujourd’hui en Éthiopie quelque 20 000 falachas à attendre depuis des années, dans des camps de transit, l’autorisation de s’envoler pour Israël. Ce sont des juifs noirs éthiopiens, dont la judaïté n’est pas certaine ; les autorités israéliennes ont admis 4000 falachas en 1998 et examinent maintenant les demandes cas par cas : environ 250 falachas partent chaque mois pour Israël. Une fois installés en Israël, les falachas feraient face à un racisme administratif particulièrement flagrant. Les falachas sont les seuls juifs parmi les Noirs et les seuls Noirs parmi les juifs.

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