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L'univers de l'Espace
Reine de Saba









Théodore Monod : commémoration aux 10 ans de sa disparition

Une exposition, des hommages à partir de fin octobre 2010


Deux expositions sont consacrées à Théodore Monod - très différentes et complémentaires - à Paris. Voici une circonstance de rendre hommage à ce grand monsieur et de comprendre sa vie, ses engagements et parcours.
- Muséum National d’Histoire Naturelle : "Théodore Monod et la biodiversité" au Cabinet d’Histoire du jardin des Plantes (entrée rue Cuvier). du 27 octobre 2010 au 17 janvier 2011.

Informations et programme complet : http://www.mnhn.fr/

(soirée hommage à l’Amphithéâtre le jeudi 4 novembre à 19h15).

à l’Espace Reine de Saba : "Théodore Monod, la quête des encensiers du Yémen". Mission botanique et humaine, herbier, photographies, aquarelles, carnets de mission de J-M Bel, objets ethniques... du 28 octobre 2010 au 2 janvier 2011 (prolongation envirsagée au printemps 2011). RDS : 30 rue Pradier, 75019 Paris.


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Hommage à Théodore Monod
Muséum, grand amphithéâtre le soir du 4 novembre 2010

Salle comble, hommage solennel et détendu, public conquis, bien sûr en compagnie d’Ambroise Monod, Philippe Taquet, Jean-Claude Hureau, Nicolas Hulot, animé à Marie-Odile Monchicourt... avec dans la salle nombre de la Tribu Monod

Extrait : Théodore MONOD Entretiens avec…

José-Marie BEL … carnet d’aventures

La quête des encensiers du Yémen

La curiosité est la clé de mon existence et de mon activité. Je suis sans défense contre la curiosité. Moi, je peux résister à tout, sauf aux appels de la curiosité. Théodore Monod

affiche de l’exposition "Théodore Monod et la biodiversité" au MNHN, (entrée Cuvier, non loin des serres et de son buste).

Introduction

En avril 1995, Théodore Monod, 93 ans, entame une de ses toutes dernières recherches botaniques en compagnie de son ami José-Marie Bel, expert du patrimoine yéménite depuis 1974. Loin de son « diocèse » saharien, ce sera cette fois-ci au Yémen, à l’opposé de l’Ouest-africain. Théodore Monod y a déjà séjourné fin 1977, invité par l’ex-Yémen du Sud (RDPY) et à la demande de Jacqueline Pirenne, chef de la mission archéologique française, afin d’étudier le rapport entre les anciennes cités sudarabiques du célèbre royaume de Saba et les routes de l’encens, notamment dans l’ancienne capitale du royaume du Hadramawt, Shabwa. Il y a réalisé un herbier. Après deux années de préparation, les deux hommes se donnent cette fois pour mission de compléter ce premier herbier et d’établir un état des lieux de certaines espèces spécifiques et endémiques dont les encensiers, myrrhiers, euphorbes… Mais le temps a passé, et cet herbier a disparu à Aden. José-Marie Bel qui séjourne régulièrement au Yémen et habite même un temps à Aden, a enquêté pour le retrouver. En vain. il a rencontré notamment Abdallah Muheirez, haut responsable scientifique chargé du patrimoine de la RDPY qui était directement en relation avec les scientifiques locaux et Théodore Monod. Mais, comment retrouver, presque vingt ans après, quelques cartons de journaux contenant des échantillons de végétaux dans une ville de près d’un demi million d’habitants ? Les guerres (1986 et 1994), les pénuries et troubles divers sont passés par là. Arachnides, rattus et autres mus ont pu aggraver des ravages que l’on imagine aisément. Cependant, ceci n’a pas entamé pas la motivation des deux hommes. Bien au contraire. Le Yémen, réunifié depuis 1990, a doublé sa superficie (aussi vaste que celle de la France), et leur offre d’autres perspectives. Mais il faudra être raisonnable et se cantonner à certaines régions. Le voyage s’effectuera en véhicule « tout terrain » pour l’efficacité, le confort de l’équipe et le stockage du matériel. Les deux hommes vont récolter, marcher, escalader, converser et faire des rencontres. Cette aventure se révèlera riche en surprises et en imprévus : des échanges personnels poignants, incisifs et drôles, dans des conditions parfois extrêmes. En tout cas, il se nouera ici comme ailleurs, en privé ou devant la paillasse d’un laboratoire parisien, une grande complicité entre les explorateurs. Ils feront près de 800 récoltes (deux fois 400) qui seront consignées au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris (M.N.H.N.).

Théodore Monod avait dit qu’il pourrait partir en paix à la 20.000e récolte. Le 18 mai 1995, les deux hommes atteignirent la 20 064e à leur dernière et 34e station sur le plus haut sommet du Yémen et d’Arabie, le Nabi Shuyyab, qui culmine à 3666 mètres d’altitude.

Cette mission a été suivie par une équipe de cinéastes, et elle a fait l’objet d’un film diffusé à partir du mois de mai 1996 à la télévision (Suisse, France, Allemagne, Japon, et sur TV5 Monde), et dans des festivals. « Le vieil Homme et la fleur » (Ellipse production, canal+) relate une partie de cette aventure, sans toutefois mentionner certains aspects cruciaux. La présente exposition réalisée à l’occasion des dix ans de la disparition du savant apporte un point de vue original qui confirme la richesse de cette mission.

Que s’est-il passé depuis cette mission ?

- Plusieurs conférences et communications, la sortie d’un livre (en deux éditions 1996 et 2001) et d’un film documentaire. Multiples articles dans des revues de botanique.
- Dons de fragments, boutures et graines à des institutions (Banque des *graines du MNHN, Service des Serres du MNHN, Jardin botanique de Nancy et de Monaco).
- Théodore Monod désirait faire un séjour sur l’île de Socotra, sanctuaire botanique d’exception. José-Marie connaissait cette île et se faisait un plaisir de repartir en sa compagnie, malgré son âge avancé, 97 ans. Il y alla même seul en éclaireur durant l’été 1999, la pire des périodes où les vents soufflent 18 h sur 24 à plus de 100 km/h. Le temps était compté. Le départ était prévu pour janvier 2000, mais Théodore en partance pour la Mauritanie en compagnie de sa fille Béatrice eut un accident vasculaire cérébral le 5 décembre 1999, quelques semaines après l’inauguration de la Maison du Yémen à Paris, dont il était le président d’Honneur. Bien sûr, tout fut annulé.
- Dans la semaine, ne voulant pas couper le jeûne de Théodore Monod, le fameux « jeûne du Vendredi » qu’il avait commencé pendant la guerre d’Algérie avec Louis Massignon, José-Marie lui demanda l’autorisation de le poursuivre. La réponse arriva aussitôt par l’intermédiaire de Béatrice : « Oui… Ça ne lui fera pas de mal ». José-Marie commença poursuivit donc le jeûne de Théodore, fil conducteur, hommage, lien.
- Le 1er avril 2000 et pendant trois mois, La Maison du Yémen présenta une exposition « Théodore Monod, 100 ans d’humanisme et de désert » avec la participation de ses enfants (en particulier de Cyrille, dépositaire d’une partie des fonds). Un hommage et une reconnaissance pour un public conquis, avide d’en savoir davantage.
- Après de longs mois de patience… Théodore Monod est parti sur l’autre rive le 22 novembre 2000.
- 2003, La Maison du Yémen change d’adresse et de nom. Sa réouverture sous l’appellation « Espace Reine de Saba » s’est faite le 19 septembre 2003, avec une exposition sur Théodore Monod et notamment une série de sculptures de Nacéra Kaïnou. À cette occasion fut dévoilé un buste de Théodore Monod par Ambroise, son fils cadet. Les objectifs de ce centre sont la réalisation d’activités culturelles et humanistes, sous le regard permanent de l’ami intemporel et en gardant en mémoire ses messages précieux.

José-Marie Bel poursuit seul leurs recherches en Arabie et en Ethiopie, et se bat pour qu’un conservatoire de population d’encensiers (entre autres) soit créé en Hadramawt, malgré la conjoncture actuelle peu propice.

Un catalogue est réalisé à l’occasion de l’exposition

Théodore MONOD, la quête des encensiers du Yémen Carnet d’aventures de José-Marie BEL  : sortie de presse retardée.

Exposition présentée à l’Espace Reine de Saba 30, rue Pradier, 75019 Paris À partir du 28 octobre 2010 www.espacereinedesaba.org

Bibliographie - Filmographie : Trois livres :
- Botanique au Pays de l’Encens ; Périple au Yémen. Théodore Monod, José-Marie Bel. Solibel-APAY, Maisonneuve & Larose. Paris, 1996 (épuisé).
- Botanique au pays de l’Encens, José-Marie Bel en compagnie de Théodore Monod. Deuxième édition revue et corrigée. Maisonneuve & Larose/Amyris. 2001.
- Aden, Port mythique du Yémen. The mythical port of Yemen. Préface de Théodore Monod. Amyris/Maisonneuve & Larose. 1997.
- Documents divers et cartographie.
- Un film documentaire "Le vieil Homme et la Fleur » réalisé par Raynal Pellicer et Thierry Goron relate l’esprit de cette expédition. Ellipse production (Canal+, Philippe Gildas), 1996. 52 mn. Version française et allemande.


Documents joints

  • Sommaire du livre (RTF - 50.1 ko)
    Théodore Monod, entretiens avec... José-Marie Bel... carnet d’aventures. LA QUÊTE DES ENCENSIERS DU YEMEN

Espace Reine de Saba - 30 rue Pradier - 75019 Paris - Tél / Fax : 01 43 57 93 92 - Contact