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Le NIL et l’eau d’Ethiopie... un enjeu crucial sur RFI : coup de froid avec l’Egypte

jeudi 25 novembre 2010

Communiqué du 10 février 2011 : En raison des événements graves qui se déroulent en Egypte (de toutes les consquences qui se passent dans la région : déstabilisation, nouveau pays Sud-Soudan, affaiblissement de certains états et gouvernements)... des craintes de mise (ou remise) en question des pourparler sur "l’eau du Nil" sont à prévoir, comme diverses rumeurs, et commentaires... se disent en ce moment. Tensions, que nous n’espérons pas, car l’Ethiopie qui possède tant de "départs" d’eau... de ses cours et fleuves tient à poursuivre ses plans divers (Lac Tana, barrages, travaux et canalisations).

Le Nil éthiopie "l’ABBAY" sacré, le NIL bleu... et vénéré depuis la nuit des temps... donne 60 % (au moins) de l’eau alluvionnée qui retrouve le Nil blanc à Khartoum, Ondourman, au Soudan, avant de poursuivre sa route en Egypte. Voici que l’épineux problème revient sur les tables de négociation.
(sources RFI) - 25 novembre 2010 -
Le ton monte entre l’Ethiopie et l’Egypte autour de l’épineux problème du partage des eaux du Nil. Au total, sept pays sont traversés par ce fleuve, le plus grand d’Afrique. Mais c’est l’Egypte qui en exploite plus de la moitié, un quasi-monopole qui ne plaît pas à Addis Abeba. Aujourd’hui, l’affaire s’envenime puisque le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi accuse Le Caire de soutenir des groupes rebelles dans le but de déstabiliser l’Ethiopie et évoque l’idée que l’Egypte pourrait recourir à une opération militaire, ce que l’Egypte a immédiatement nié.

Cela fait une dizaine d’années que les pays riverains du Nil se disputent les eaux du plus grand fleuve d’Afrique. La dernière convention signée par les Etats concernés date de 1929. En vertu de cet accord, l’Egypte récupère 55,5 milliards de mètres cubes d’eau par an sur un total de 84 milliards, soit plus de la moitié, ce que certains pays contestent.

L’Ethiopie, la Tanzanie, le Rwanda, le Kenya et l’Ouganda ont alors signé une nouvelle convention en mai dernier, signature que l’Egypte n’accepte pas. L’agriculture égyptienne est exclusivement dépendante des crues du Nil. Menacée par les changements climatiques, l’Egypte surveille de très près tous les projets de construction de barrage hydroélectrique sur le Nil.

L’Ethiopie a construit cinq barrages ces dix dernières années, et vient de commencer l’édification d’une nouvelle installation hydroélectrique qui coûtera 1,4 milliards de dollars, de quoi alimenter les tensions avec l’Egypte. Addis Abeba souhaite devenir un gros producteur d’énergie hydroélectrique à l’échelle régionale.

Le Caire veut contrer l’influence croissante d’Addis Abeba

La montée en puissance de l’Ethiopie a commencé par agacer l’Egypte. C’était il y a un peu plus d’un an. Addis Abeba avait envoyé ses troupes en Somalie, pays failli mais pays arabe quand même. L’agacement est devenu préoccupation quand l’Ethiopie a mené une révolte des pays aux sources du Nil contre l’accord historique de partage des eaux du fleuve. Un danger potentiel même s’il n’est pas immédiat.

L’Egypte a commencé indirectement à s’en prendre à la présence éthiopienne en Somalie par le biais de la Ligue arabe. Le Caire a aussi maintenu de bonnes relations avec l’Erythrée, ennemi juré de l’Ethiopie. Au début de l’été, Le Caire a soudainement lancé une offensive de charme vers Juba. Le gouvernement sud-soudanais s’est vu octroyer une aide économique égyptienne de 300 millions de dollars. Simultanément Egyptair décidait de créer une liaison directe Caire-Juba.

Selon des sources proches du pouvoir égyptien, ce changement d’attitude à l’égard d’un Sud-Soudan considéré, jusque-là, avec méfiance est à chercher du côté de l’Ethiopie. Le Caire veut ainsi contrer l’influence croissante d’Addis-Abeba à Juba. Un Sud-Soudan qui pourrait devenir indépendant dans moins de deux mois.


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