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Madagascar à BREST 2012

vendredi 27 juillet 2012

Nous n’oublions pas nos chers voisins et amis des Tonnerres de Brest 2012, dont le Brésil... (et l’âme de Julio jusque sur une voile d’un "Jangada"...) et de Madagascar avec ce bel hommage tiré de Ouest-France :
Les Tonnerres de Brest 2012

Ce boutre, navire de commerce de l’Océan indien, revient de loin. À Brest, il est l’ambassadeur des aires marines protégées. En septembre, il accompagnera un projet de parc marin, de Binic à Granville.

L’histoire

Le rêve de Bruno Coulon aurait pu mourir à Dars es-Salam, en Tanzanie. Producteur de cinéma, fils et petit-fils de marins, il avait réussi à faire construire une réplique des chaloupes de son enfance dans la baie de Bourgneuf, en Loire-Atlantique. Mais sa chaloupe, Le Sourire, a vu le jour en 2005, bien loin des rivages français. Elle a été construite à Bélo-sur-Mer, un port du sud-ouest de la Grande Île.

Quel rapport entre Bourgneuf et Belo ? Vers 1850, des charpentiers de marine bretons s’étaient installés à Madagascar. Le pouvoir royal les avait incités à construire des navires de commerce dans un pays qui n’avait que des pirogues. Les Bretons ont fait ce qu’ils savaient faire : des chaloupes gréées en goélette.

« Près de 4 000 personnes y vivent de la construction d’une cinquantaine de bateaux. Mais il faut six à sept ans pour en faire un, raconte Bruno Coulon. Ils n’ont rien là-bas. Il faut du temps pour trouver de quoi acheter le bois. »

Des charpentiers bretons

Les boutres de 15 à 16 m, capables d’embarquer 40 à 50 tonnes de marchandises, sont tous construits comme au XIX e . « Pas de clous, que des chevilles en bois. Ils ont tellement peu de moyens qu’ils ne mettent parfois que quatre boulons de quille ! Des boulons de récupération avec du fer à béton... » Les naufrages ne sont hélas pas rares.

Joachin, un descendant des charpentiers bretons, s’est chargé de la construction du Sourire. Cela n’a pris que neuf mois. Et la quille est bien boulonnée. Coque et gréement ont un aspect très rustique. « Les charpentiers n’ont pas de rabots. Mais c’est du costaud : palissandre, ébène et katafay. » Des bois très durs capables de résister aux tarets, mollusques perceurs de coques. « Inconvénient : ces bois sont très gras et la peinture ne tient pas dessus. Elle s’écaille tout le temps. »

« Un Blanc vaut cher »

La construction du Sourire a fait l’objet d’un premier film. « Mon projet, c’était de refaire la navigation du célèbre aventurier Henry de Monfreid. » Mais, en 2007, en Tanzanie, Ismaël, le capitaine malgache, et deux marins sont arrêtés dans le port de Dar es-Salam où pirates et autorités corrompues font bon ménage. « Par chance, je n’étais pas à bord, poursuit Bruno Coulon. Un Blanc vaut cher. » Les trois Malgaches seront libérés contre paiement de 5 000 $ par tête.

Les marins étaient libres. Pas le boutre. Ismaël restera sept mois dans le port. En versant un bachkchich, il réussira à se faire remorquer et à fuir. Retour à Madagascar. Grâce à la Marine nationale française, Le Sourire est transporté en France et participe aux Fêtes maritimes de Brest 2008.

Quatre ans après, le boutre au pavillon malgache, basé à Noirmoutier, est de retour aux Tonnerres de Brest. Il représente les aires maritimes protégées. En septembre, pour le débat public sur le projet de parc marin dans le golfe normand-breton, il fera escale de Binic à Granville.

En 2013, Bruno Coulon espère que Le Sourire retrouvera Madagascar. « Par la voie des mers. »

Yannick GUÉRIN.

Voir en ligne : http://www.dailymotion.com/video/xs5dsg_les-tonnerres-de-brest-2012-le-quartier-de-l-ethiopie_news


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